Critique : Alien Romulus

Date de sortie
14 août 2024
Réalisation
Fede Alvarez
Casting
Cailee Spaeny, David Jonsson, Archie Renaux...
Durée
1h59
Genre
Epouvante-horreur, Science Fiction
Nationalité
États-Unis, Royaume-Uni

Synopsis

« Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l’univers… »

Copyright 2024 20th Century Studios. All Rights Reserved.

Dernier né de la franchise Alien, Alien : Romulus souhaite de toute évidence renouer avec l’essence horrifique des premiers films, tout en respectant la cohérence narrative de la saga, en s’insérant chronologiquement entre Alien, le 8ème passager de Ridley Scott (1979) et Aliens, le retour de James Cameron (1986). En effet, Fede Alvarez (réalisateur uruguayen déjà familier au genre de l’horreur avec Evil Dead (2013) et Don’t Breathe (2016), a la lourde tâche de ramener l’univers Alien à ses racines claustrophobiques.

Alien : Romulus suit un groupe de jeunes ouvriers coincés sur une planète minière désolée, qui, dans l’espoir de s’échapper, explorent une station spatiale abandonnée. Comme prévu, leur exploration les conduit à une confrontation inévitable avec les iconiques xénomorphes.

Alvarez s’efforce de recréer la tension des premiers films, jouant astucieusement sur les enjeux d’espace et d’environnement pour maximiser l’effet horrifique. Des couloirs étroits, des salles silencieuses et des scènes de suspense bien orchestrées rappellent rapidement l’angoisse des plus terrifiants moments de la saga.

Cependant, cette atmosphère est constamment minée par une impression de déjà-vu. Les références aux précédents films abondent, mais au lieu de servir le récit, elles finissent par souligner le manque d’idées du film. Il est évident qu’Alien Romulus se veut être un hommage aux films qui l’ont précédé, mais cet hommage tourne le plus souvent à la copie sans vie. Alvarez semble s’être inspiré de chaque réalisateur ayant contribué à la franchise, le film oscillant ainsi entre le slasher, le film d’action, et le freak show, sans jamais véritablement trouver sa propre identité.

Cette absence de singularité est d’autant plus flagrante que, malgré une mise en scène techniquement irréprochable, le film ne parvient jamais à se détacher de ses influences pour proposer quelque chose de réellement nouveau ou audacieux. Le respect quasi-religieux pour le matériel source se traduit par un film qui reste désespérément figé dans le passé, refusant de prendre des risques ou d’explorer de nouvelles directions. Ce conservatisme artistique est particulièrement décevant dans une franchise qui, à ses débuts, avait redéfini les codes du cinéma de science-fiction et d’horreur.

Copyright 2024 20th Century Studios. All Rights Reserved.

Sur le plan technique, Alien Romulus est indéniablement un film redoutablement efficace. Les décors, les effets spéciaux et la photographie témoignent du savoir-faire d’Alvarez en matière de cinéma d’horreur. Les scènes d’action sont efficaces, et l’utilisation du sang acide des Aliens pour créer des moments de suspense apporte une certaine nouveauté visuelle.

Pourtant, cette orfèvrerie ne suffit pas à compenser le manque d’innovation narrative. Le film se transforme rapidement en une suite de séquences spectaculaires, mais dénuées de véritable substance. La splendeur visuelle des décors et des effets spéciaux semble prendre le pas sur l’intrigue, qui se résume à une simple chasse aux monstres dans un décor de musée. Ce décalage entre la forme et le fond prive Alien : Romulus de l’impact émotionnel et de la tension psychologique qui faisaient la force des premiers films de la franchise.

L’un des autres problèmes majeurs de cet Alien : Romulus réside dans son casting, composé presque exclusivement de jeunes acteurs sans grande expérience, dont aucun ne parvient à incarner un personnage véritablement attachant. Cailee Spaeny, qui rappelle forcément la figure de Ripley, et David Jonsson, dans le rôle d’un androïde en quête d’identité, surnagent tout de même au cœur de ce paysage terne et interchangeable, réussissant à nous impliquer émotionnellement durant quelques moments de bravoure.

Critique : Alien Romulus
Conclusion
En fin de compte, Alien Romulus est un film qui échoue à se faire une place dans une franchise déjà bien exploitée. Bien que techniquement solide et visuellement impressionnant, ce nouvel opus manque cruellement de personnalité et d'originalité. Alvarez, malgré son respect évident pour les films précédents, ne parvient pas à insuffler à cet opus l'énergie nécessaire pour lui permettre de se démarquer de ses précesseurs.
Pour
Un long-métrage techniquement irréprochable
Cailee Spaeny et David Jonsson : un duo convaincant
Fede Alverez nous offre quelque séquences de tension particulièrement réussies
Contre
Un cruel manque d'originalité dans une sage déjà foisonnante
On s'ennuie poliment devant ce Alien : Romulus
Un fan-service abusif
Pour les fans ou pour un nouveau public : le film ne sait jamais sur quel pied danser
2.5