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Synopsis
« Dans un monde en déclin, la jeune Furiosa est arrachée à la Terre Verte et capturée par une horde de motards dirigée par le redoutable Dementus. Alors qu’elle tente de survivre à la Désolation, à Immortan Joe et de retrouver le chemin de chez elle, Furiosa n’a qu’une seule obsession : la vengeance. »
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9 ans. Il aura fallu attendre 9 (trop) longues années pour retrouver l’univers mécanico-épique de George Miller. Après une première trilogie culte, Miller était venu nous faire pleurer la rétine avec l’acclamé Mad Max : Fury Road (2015). Chef d’œuvre visuel et sûrement le film le plus épique de la dernière décennie, Fury Road s’impose toujours comme une référence du genre, à laquelle on cherche encore aujourd’hui un digne successeur.
Et qui de mieux que Miller lui-même pour relever ce défi ! Présenté il y a quelques jours au Festival de Cannes en Hors-compétition, Furiosa : Une saga Mad Max (un titre bien trop long qu’on abrègera en Furiosa pour la suite de cette critique) se présente comme un prequel audacieux. Se concentrant sur l’origin story du personnage iconique de Furiosa, le film tente le pari de faire encore mieux que son prédécesseur. Mais comment réussir à surpasser le souffle épique d’un Fury Road, d’autant plus quand l’univers Mad Max semble avoir déjà tout dit, tout montré.
C’était sans compter sur le génie créatif de George Miller. Rapidement, Furiosa prend le contre-pied du précédent opus. Là où un Fury Road pouvait se résumer à une course épique, quasi sans temps-morts, Furiosa prend l’allure d’un conte. En chapitrant son récit, Miller prend le temps de dresser l’univers dans lequel ses personnages vont évoluer. Cet posture de conteur n’est pas sans rappeler les contours de son dernier long-métrage, Trois mille ans à t’attendre (2022), où le papa de Mad Max assumait un point de vue bien plus intimiste par le biais de petites histoires féériques et dramatiques. En nous offrant de longues scènes de dialogues, Miller invite ses personnages à se questionner sur leur propre existence dans un monde désertique où l’espoir semble avoir totalement disparu, comme en témoigne un sublime dialogue final contrastant avec la folie frénétique du reste du récit.
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Car ne vous y trompez pas : Furiosa contient également ses scènes de “vroum-vroum” épiques. Si l’on pouvait craindre que la mise en scène de Miller s’essoufle après l’exploit Fury Road, il n’en est rien. Toujours aussi créatif, le réalisateur australien nous offre de longues scènes de courses-poursuites à couper le souffle, où cette sorte de ballet mécanique semble se réinventer à tous les plans.
Alternant entre d’époustouflants instants épiques et joutes verbales bien plus posées, Anya Taylor-Joy et Chris Hemsworth s’en donnent à cœur à joie. L’une dans une performance épique toute en retenue (nous vous mettons au défi de compter le nombre de lignes de dialogues de son personnage), l’autre sous les traits d’un antagoniste désespéré et rongé par la folie du deuil. Les deux acteurs s’offrent ainsi une performance radicalement différente des rôles dans lesquels on a l’habitude de les voir évoluer. Et que ça leur va bien.
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