Critique FFA 2024 : Fêlés

Date de sortie
28 août 2024
Réalisation
Christophe Duthuron
Casting
Charlotte De Turckheim, Bernard Le Coq, Pierre Richard...
Durée
1h31
Genre
Comédie dramatique
Nationalité
France

Synopsis

« L’Arc-en-ciel est un authentique lieu associatif à Marmande qui accueille des personnes ordinaires mais violentées par la vie. Ses adhérents se soutiennent mutuellement dans leur lutte contre les difficultés quotidiennes. Quand on menace de les expulser, un élan de solidarité s’organise autour de Pierre, le fondateur, pour sauver cette maison d’accueil unique. »

Copyright Vito Films

Après le succès retentissant de Un p’tit truc en plus, qui a dépassé tout récemment les 10 millions d’entrées, le cinéma français continue de s’intéresser aux laissés-pour-compte avec Fêlés, le dernier long métrage de Christophe Duthuron.

Fêlés nous emmène au cœur de la maison Arc-en-ciel, un lieu bien réel à Marmande, dédié à l’accueil et à l’accompagnement des personnes en situation de fragilité. Cette structure, véritable refuge pour des individus dont la vie a été brisée par des accidents, des burn-outs ou des déceptions amoureuses, devient le théâtre de récits de vie touchants et universels.

Duthuron, à qui l’on doit notamment l’adaptation cinématographe des Vieux Fourneaux, deux films foncièrement oubliables, trouve ici un terrain plus fertile pour exprimer sa sensibilité. Il parvient à capturer avec justesse l’atmosphère de la maison Arc-en-ciel, où la tendresse et la bienveillance se mélangent avec un humour communicatif.

Cependant, Fêlés n’est évidemment pas exempt de défauts. Le scénario, qui met en scène la menace d’expulsion de l’association de ses locaux historiques, tente de marier documentaire et fiction, mais ce mélange n’est pas toujours bien dosé. L’intrigue principale, centrée sur la possible fermeture de la maison Arc-en-ciel, est parfois affaiblie par des sous-intrigues moins convaincantes, comme l’histoire d’amour entre un patient du centre et la fille d’un riche industriel. Ces éléments de fiction, bien qu’ils apportent une couche supplémentaire au récit, semblent parfois survolés et manquent de profondeur.

Mais Fêlés trouve des ressources inattendues dans sa belle petite troupe d’acteurs (professionnels ou non). Pierre Richard livre une performance nuancée et touchante en tant que fondateur de l’association, un homme complexé par le deuil de sa femme, rencontrée dans ce lieu qu’il refuse de voir disparaître. Le film réunit également un ensemble d’acteurs chevronnés, tels que François Berléand, Bernard Le Coq, et Charlotte de Turkheim, face à des acteurs moins connus ou même amateurs, mais tout aussi attachants.

Critique FFA 2024 : Fêlés
Conclusion
Fêlés est un film qui, sans prétention, parvient à toucher au cœur. Christophe Duthuron signe ici une œuvre qui, bien que moins ambitieuse que d’autres films sur le handicap, brille par son authenticité et sa chaleur humaine. Si le mélange n'est pas toujours juste et loin d'être parfaitement maîtrisé, le film reste tout de même une belle ode à la solidarité et à la résilience.
Pour
Un casting attachant
Sans être un grand film, Fêlés touche par sa simple sincérité
Un humour souvent malin
Contre
Des sous-intrigues dispensables
Un certain manque d'ambition
3.5